LETTRES: Les correspondants de Mme de Pompadour

Un correspondant de Madame de Pompadour:
François Armand d’Usson,
Marquis de Bonnac (1716-1778)

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Marquis de Bonnac
( Louis Vigée )
Collection privée


1.Famille (Originaire du comté de Foix)

Son père : Jean Louis d’Usson, marquis de Bonnac(1672-1738), fils de Salomon d’Usson (calviniste converti) et d’Esther de Jassaud .
  1700-1702 Envoyé extraordinaire du roi de France à Celle (Saint Empire)
1702-1709 Envoyé extraordinaire du roi de France à Stockolm
1709 Envoyé extraordinaire du roi de France en Pologne
1716-1724 Ambassadeur de France à Constantinople
1727-1736 Ambassadeur de France à Soleure

Il épouse en 1715,

Sa mère : Madeleine Françoise de Gontaut Biron (morte en 1739), fille de Charles Armand de Gontaut, duc de Biron (mort en 1756), maréchal de France, Premier Ecuyer de Philippe d’Orléans, Régent de France.

Ses Frères : Charles Armand, Marquis de Donezan
  Victor Timoleon
Jean Louis(1734-1821), Evêque d’Agen en 1764, puis Premier Aumônier de Louis XVIII en 1817.
(On lui doit le palais épiscopal d’Agen bâti par Charles Leroy entre 1775 et 1784)

La famille d’Usson de Bonnac connaît les Honneurs de la Cour en 1752, 1754, 1757, 1760, 1768, 1770, et 1771 (Bluche (François), Les Honneurs de la Cour, Paris, 1958, réédition 2000, p.88)


2.François Armand mène une carrière militaire relativement classique :

  1738 Lieutenant du Roi au Gouvernement du Pays de Foix
1741 Colonel du Régiment de Bonnac
1747 Brigadier

Au sujet de sa promotion au grade de Brigadier, il est intéressant de noter une petite rivalité entre lui et le futur duc de Choiseul, protégé de madame de Pompadour, Etienne-François, alors comte de Stainville . Ce dernier fut nommé Brigadier en 1746, soit un an avant Bonnac. Or, Bonnac était plus agé que Stainville, donc en droit de se voir promu avant celui-ci. Par conséquent, il adresse une protestation au comte d’argenson, secrétaire d’Etat à la Guerre, le 8 août 1746. Il se plaint de voir " passer mon cadet avant moi " (cité par Butler (Rohan), Choiseul, Father and Son 1719-1754, Oxford, 1980, vol.1, p.652)

  1749 Maréchal de Camp
1750 Lieutenant Général au Gouvernement de Foix
1762 (25 juillet ) Lieutenant Général
1765 ( Avril) Gouverneur de Brouage

Puis, il entame, digne fils de son père, une carrière diplomatique, probablement grâce à la protection de madame de Pompadour
 
23 novembre 1751-1756 Ambassadeur du Roi à la Haye

Il épouse en 1740 Marie Louise Bidé de Grandville , qui apparaît en 1773 dans l’Etat de la Maison de Madame Clotilde (soeur du futur Louis XVI) , jusqu’en 1775, année du mariage de Madame avec le prince héritier de Piémont-Sardaigne. (Voir Almanach Royal années 1773-1775)

Il semble avoir, vers 1740, défrayé la chronique galante parisienne après avoir été surpris en compagnie d’une fille d’opéra, Mlle Petit.

Il est l’auteur d’un petit roman à clé : " Le Mandarin Kinchifun, histoire chinoise de M.de... "


3.De puissantes protections familiales

L’amitié (intéressée ou pas) du marquis de Bonnac envers la marquise de Pompadour peut s’expliquer par ses alliances familiales, qui en font un personnage " très bien en Cour " .Il fait partie de la coterie favorable à la favorite :

 a. Sa mère est une Gontaut Biron, soeur d’une part de Charlotte de Gontaut Biron (morte en 1740) épouse de Louis du Bouchet, marquis de Sourches, Grand Prévôt de France et de l’Hôtel du Roi, et de Geneviève de Gontaut Biron (morte en 1756) épouse de Louis duc de Gramont et mère d’ Antoine VI duc de Gramont qui épousera en 1759 Béatrice de Choiseul, soeur du duc de Choiseul.

 b. Mais surtout, elle est la soeur de Charles Antoine de Gontaut marquis puis duc de Gontaut (1708-1800), beau frère du duc de Choiseul, ayant épousé en 1744 Antoinette Eustachie Crozat du Châtel (morte en 1747), soeur de Louise Honorine duchesse de Choiseul.
Madame du Hausset, dans ses mémoires, affirme qu’il fut l’un des fidèles de la marquise de Pompadour : " M. le duc de Gontaut était beau-frère et ami de M. de Choiseul, et il ne quittait pas Madame. "
Le cardinal de Bernis nous apprend que Gontaut fréquente la future Pompadour dès le début de sa liaison avec le Roi : " Je fus souvent à Etioles dans l’été de 1745. A l’exception du duc de Gontaut qui y demeura quelques jours, je fus le seul homme du monde avec qui la marquise de Pompadour pût avoir des entretiens. "

Ainsi le marquis de Bonnac , appuyé par les puissantes familles de Gontaut Biron, Gramont et du Bouchet de Souches, favorables à la favorite, ne pouvait qu’en tirer un réel profit au sein d’une cour où les relations familiales et le clientélisme sont, alors, des données essentielles.


4.Une autre lettre de la marquise de Pompadour au marquis de Bonnac

Cette lettre est tirée de la correspondance de Madame de Pompadour éditée par Poulet-Malassis à Paris en 1878. Elle n’est pas datée, mais adressée à la Haye, par conséquent rédigée entre 1752 et 1757.

" Au Marquis de Bonnac

Le sieur de Saint-Sauveur ne m’avoit pas laissé ignorer, Monsieur, tous les soins que
vous vous donniez pour découvrir l’auteur de cet infâme libelle. Le respect que les
Etats-Généraux ont marqué au Roy en vous remettant le coupable, est en effet un
exemple très rare et qui vous fait beaucoup d’honneur. J’espère qu’il arrêtera un peu
les plumes empoisonnées des habitans de ce pays.
Je suis très-parfaitement, Monsieur, votre très-humble et très-obéissante servante.

La Mise de Pompadour.                             


Monsieur
Le marquis de Bonnac
Ambassadeur du Roy,
A la Haye. "


 

 

 

 

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