LETTRES: A propos des lettres de Madame de Pompadour (par Stephane Martinati)

A propos des lettres de Madame de Pompadour

(par Stephane Martinati)


En effet, dans les milieux aristocratiques, il était courant au XVIIème et XVIIIème siècle de faire rédiger une partie de sa correspondance, la correspondance officielle, par des secrétaires, on se contentait, alors, de la signer.

Seules les lettres plus intimes sont très souvent entièrement autographes. Selon Etienne Chavaray, " La marquise de Pompadour se servait généralement de papier de petit format , doré sur tranche; elle ne mettait pas en vedette la formule de politesse, datait le plus souvent du jour et du mois, sans millésime d’année ; enfin, elle ne signait jamais ses lettres intimes qui portaient son cachet aux trois tours. " (Cité par Poulet-Malassis, p.234)

Dans le cas de vôtre lettre, seule la signature semble être de la main de la marquise de Pompadour, le reste du texte, en comparaison avec des originaux de la main de Jeanne, paraît trop bien structuré, trop net quant à la graphie des lettres. Il s’agit en effet d’une simple lettre protocolaire.

Quant à vôtre lettre adressée au marquis de Bonnac, elle ne semble jamais avoir été publiée. Seule celle dont je vous ai fournis le texte fut publiée deux fois : D’abord dans l’Amateur d’Autographes, t.V, 1866, ensuite par Poulet-Malassis en 1878.

Voici deux lettres (inédites) vendues à Versailles en mars 1977.
N°144 lettre adressée à la duchesse de Gramont (Geneviève de Gontaut Biron, morte en 1756, mère du marié, Antoine VII de Gramont mort en 1801) datée de Marly, 11 septembre 1759 :



       " J’ay rendu compte au Roy, Madame, de la lettre que vous m’avés fait l’honneur de m’écrire .S.M. l’a fort approuvé. Je suis d’autant plus persuadée de la satisfaction que vous me mandés ressentir du mariage de Mr le duc de Gramont avec Md de Choiseul que vous m’avez dit il y a 6 semaines que vous désirié vivement qu’il epousat une fille de qualité et c’est ce qui m’a donné l’idée du mariage. Soyés persuadée, Madame, des sentiments avec lesquels j’ay l’honneur d’être votre très humble et très obeissante servante la marquise de Pompadou "

N°146 lettre au marquis de Marigny, datée du 23 juin 1762

       " Monseigneur de Marcassin écoutés moy avec patience et raison. Vous avés écrit une lettre à Mr de Choiseul dont il croit fermement le contenu quoyque ms. Du Vernay(1) luy ay dit tout le contraire. Deux points ont esté traités au conseil, l’un des poutres à remettre, à la bonne heure vous y avés consenty, l’autre le château de Grenelle(2) qu’ils redemandent pour y faire loger les enfants convalescents je trouve cela juste et raisonnable 1°parce que c’est le Cote qui l’a payé, qu’il luy appartient...2°c’est que nous n’entendons plus parler de ce vieux fou, qui nous rabachera éternellement, jusqu’à ce que Dieu veuille avoir son âme ce dont je doute, car ce doit estre le diable qui s’en empare quand elle sortira de son corps. Je crois donc qu’il faut leur rendre pour n’en plus entendre parler. Sy vous avés des réflexions meilleures que les miennes, faites m’en part afin que nous nous arrangions, j’ ay dit à M. de Choiseul de me laisser traiter cette plate affaire avec vous, il en a bien d’une autre importance et qui ne lui laisse pas le temps de respirer. Gabriel(3) m’a dit que vous désiriez changer Lemaire(4) et le mettre à Bellevue, sy ce changement vous est agréable j’y consents, mais s’il vous est indifferent je seray bien aise qu’il reste à la Muette, le service du Roy n’en souffrira pas car je vous promets qu’il ne découchera jamais et qu’il n’ira à mes travaux que dans la journée...Bonsoir marcassinus, marcassina, marcassinum je vous embrasse bien fort tout marcassin qu vous estes, mes folles vous embrassent "

Stephane Martinati

 

http://www.madamedepompadour.com