Le votazioni

16-17 gennaio 1793:
Terza domanda: Quale è pena per Luigi, quì presente re dei Francesi?

Séance permanente des 16 et 17 janvier 1793.
Troisième nominal sur la peine

Quelle peine Louis, ci-devant roi des Français, a-t-il encourue?

Ce jour-là, avant le troisième appel nominal, Garat,
ministre de la Justice, présenta, au nom du Conseil
exécutif, un rapport sur la situation de Paris. La Conven-
tion venait de discuter de l' affaire de L'Ami des lois
qui avait suscité des manifestations; le bruit courait que
le peuple se portait aux bar1'ières; il circulait dans les
sections des rumeurs de septembrisades. Gensonné
demanda que le Conseil exécutif, chargé de veiller à la
sûreté de Paris pendant tout le procès, reçût le droit
de réquisitionner la force armée. L'Assemblée s'y refusa

Le jugement reprenant,
Lanjuinais proposa qu'il soit
prononcé à la majorité des deux-tiers : c'est le code
pénal que j'invoque; ce sont ces formes de jury que
je demande et auxquelles je vous supplie de ne pas
faire d'exception. Danton venait de rentrer de Belgique;
il intervmt énergiquement contre la proposition de Lan-
juinai.\" : Je me motive et sur les principes et sur ce
que vous avez déjà pris deux délibérations à la simple
majorité I. L'Assemblée passa à l'ordre du jour, motivé
sur ce que les décrets étaient indistinctement rendus
à la majorité absolue.
Il était huit heures du soir. Un secrétaire commença
l'appe. nominal. Il se prolongea pendant toute cette
longue nuit de janvier, dans une salle mal éclairée et
tout le lendemain, “un pâle jour d'hiver “, écrit Michelet
Chaque député se présentait à la tribune à l'appel
de son nom et prononçait simplement son opinion ou
la justifiait plus ou moins longuement. Par suite du
roulement adopté pour l'appel nominal, le département
de la Haute-Garonne opina en premier et tout d'abord Mailhe.

Mailhe.
“Par une conséquence qui me paraît natu-
relle, par une conséquence de l'opinion que j'ai déjà
émise sur la première question, je vote pour la mort.
Je ferai tlne simple observation. Si la mort a la majorité,
je crois qu'il serait digne de la Convention nationale
d'examiner s'il ne serait pas utile de retarder le moment
de l'exécution. Je reviens à la question et je vote la
mort .”

Ainsi se trouva posée la question du sursis dont il n'avait pas été question jusque-là.

L'appel nominal venait de prendre fin et le bureau
était occupé au recensement des voix.
Vergniaud annonça deux lettres, l'une des défenseurs de Louis,
l'autre du chargé d'affaires d'Espagne.
L'Assemblée unanime passa à l'ordre du jour sur cette dernière affaire.
Quant aux défenseurs du roi, ils seraient admis à la barre
après le dépouillement du scrutin.
Duchastel (Deux-Sèvres) paraît alors, malade, la tête
enveloppée; il demande à voter, certains s'y opposent,
l'Assemblée l'y autorise, il se prononce pour le bannis-
sement...


Vergniaud proclama enfin les résultats du troisième appel nominal :
IL'Assemblée se compose de. 745 votants
Décédé. 1
Reste: 744 membres
Non votants :  
Malades 6
Absents sans cause et censurés au procès-verbal conformément au décret 2
Absents par commission. 11
Se sont dispensés de voter. 4

Reste: 721 membres
Majorité absolue 361

Pour la peine de mort, avec réserve de la commutation ou de la fixation du délai.
1

Pour la peine de mort, avec demande d'une discussion sur l'époque d'exécution
23

Pour la mort, avec sursis jusqu'à l'expulsion de tous les Bourbons.
8

Pour la peine de mort avec sursis jusqu'à la paix, avec la faculté de consommer l'exécution dans les vingtquatre heures de l'invasion du territoire, si elle a lieu. ...
2

Pourlamort
366

Pour la détention jusqu'à la fin de la guerre et le bannissement aussitôt la conclusion de la paix.
319

Pour les fers
2


Vergniaud:
“Je déclare, au nom de la Convention nationale,
conclut, que la peine qu'elle prononce contre
Louis Capet est celle de mort.”


Le plus profond silence avait régné pendant toute
cette proclamation. Les trois défenseurs de Louis XVI
f~rent alors admis à la barre.
De Sèze donna lecture
d'une lettre du roi interjetant appel à la nation du
jugement de ses représentants:

Je dois à mon honneur, je dois à ma famille de ne -
point souscrire à un jugement qui m'inculpe d'un crime
que je ne puis me reprocher; en conséquence je déclare
que j'interjette appel à la nation elle-même du jugement
de ses représentants; je donne par ces présentes, pouvoir
spécial à mes défenseurs officieux, et charge expres-
sément leur fidélit~ de faire connaître à la Convention
Inationale cet appel par tous les moyens qui seront en
leur pouvoir, et de demander qu'il en soit fait mention
dans le procès-verbal de la séance de la Convention.

Signé, LOUIS CAPET

Tronchet, reprenant la proposition de Lanjuinais
avant le scrutin, sur laquelle la Convention était passée
à l'ordre du jour, réclama l'application du code pénal
qui, selon lui, exigeait la majorité des deux tiers pour
la condamnation.
Malesherbes ajouta quelques mots,
l'émotion l'empêcha d'achever.
Merlin de Douai, releva l'erreur grossière de Tronchet:
la loi sur les jurés, et non le code pénal, si elle exigeait dix
voix sur douze, et non pas les deux tiers, pour prononcer sur
la culpabilité, se contentait de la simple majorité pour la peine.
Quant à la demande d'appel au peuple émanée du roi,
Robespierre la dénonça comme contraire aux principes
de l'autorité publique, aux droits de la nation, aux
autorités des représentants.

La Convention repoussa
l'appel interjeté par Louis XVI et ajourna au lende-
main la discussion sur le sursis.




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